Relevé sur Rhumato.net – Article commenté par René-Marc Flipo (CHRU de Lille)
The early disease stage in axial spondylarthritis. Results from the German spondyloarthritis inception cohort. – Rudwaleit M et coll. Arthritis Rheum 2009;60:717-27
L’atteinte des sacro-iliaques constitue le signe majeur du diagnostic objectif de la spondylarthrite ankylosante (SpA). Son apparition sur les radiographies standard peut être tardive d’où l’importance possible de certains retards diagnostiques.
La cohorte allemande GESPIC (German SPondylarthritis Inception Cohorte) analyse de façon prospective le devenir des spondylarthrites débutantes. Dans ce travail, les auteurs ont souhaité analyser comparativement les sujets avec SpA débutantes et présence d’une sacro-iliite radiographique versus spondylarthropathies débutantes sans sacro-iliite radiographique. Les auteurs ont cherché à identifier les paramètres associés à la présence précoce d’une sacro-iliite radiographique.
La cohorte GESPIC a été débutée en 2000. Ce travail a été fait transversalement à partir des patients inclus entre septembre 2000 et décembre 2004. Les spondylarthrites devaient évoluer depuis moins de 10 ans et vérifier les critères de New York et/ou les critères de l’ESSG.
Deux cent trente-six sujets ont été retenus avec sacro-iliite radiographique et 226 sans sacro-iliite radiographique. A l’inclusion, il s’agit de sujets en moyenne âgés de 30,4 ± 10,6 ans. Le délai d’évolution des symptômes est en moyenne de 2,6 ans chez les sujets sans sacro-iliite radiographique et 5,2 en cas de sacro-iliite radiologique. Le délai diagnostique est respectivement de 1,7 et 2,8 ans. Les auteurs décideront de séparer les patients avec sacro-iliite radiographique en fonction de la durée d’évolution ≤ 5 ans versus > 5 ans.
Lorsque les auteurs comparent les spondylarthrites avec et sans sacro-iliite radiographique, ils ne retrouvent pas tout d’abord de grande différence en ce qui concerne la présentation clinique. Le sexe masculin est quand même significativement plus représenté dans le groupe avec sacro-iliite (64% versus 42,9% / p < 0,001).
La sémiologie des rachialgies… la fréquence des enthésites… des uvéites… du HLA B27 ne sont pas statistiquement différentes entre les deux groupes.
L’activité clinique en termes de BASDAI est comparable. Par contre, le BASFI est plutôt inférieur chez les sujets sans sacro-iliite radiographique.
Pour les marqueurs biologiques, les taux moyens de VS et de CRP sont significativement plus élevés en cas de spondylarthrites avec sacro-iliite radiographique.
Les prescriptions médicamenteuses sont comparables dans les deux groupes.
En ce qui concerne l’étude radiographique, les éléments qui apparaissent significativement associés avec la présence d’une sacro-iliite radiographique sont tout d’abord le sexe masculin. Ce critère s’accompagne d’un odds-ratio de 2,38 (1,19 – 4,73). Le 2ème critère associé est la CRP élevée avec un odds-ratio à 1,85 (0,96 – 3,56). Dans cette étude, la sacro-iliite radiographique n’apparaît pas associée de façon significative avec l’âge du patient, la durée d’évolution des symptômes, le BASDAI ou la présence du B27.
En ce qui concerne l’atteinte rachidienne (score mSASSS), le sexe masculin et la CRP élevée à l’inclusion apparaissent de même associés avec l’atteinte radiologique rachidienne et notamment la présence de syndesmophytes.
Le HLA B27 n’apparaît associé qu’à un âge plus jeune de début qu’il s’agisse de spondylarthrites avec ou sans sacro-iliite radiologique. Date de publication sur Rhumato.net : 17-04-2009
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