Doit-on douter de l’efficacité potentielle des traitements antilymphocytaires B dans les spondylarthropathies ?

Relevé sur "Rumato.net".
Par René-Marc Flipo (CHRU de Lille)
Article commenté : Spondylarthritis in the absence of B lymphocytes.
Baeten D et coll.
Arthritis Rheum 2008;58:730-3
On connaît aujourd’hui l’efficacité potentielle des thérapies antilymphocytaires B dans la polyarthrite rhumatoïde. Nos connaissances sont beaucoup plus limitées concernant le rôle éventuel des lymphocytes B dans la pathogénie des spondylarthropathies. Pourtant, on a démontré la présence de lymphocytes B tant au niveau des lésions axiales que périphériques de sujets porteurs de spondylarthropathies.
Les auteurs rapportent ainsi deux observations illustrant le rôle peut-être faible des lymphocytes B dans la pathogénie des spondylarthropathies. La première est celle d’un homme connu pour une agammaglobulinémie sévère dans le cadre d’une maladie de Bruton. Malgré cela, il a développé une spondylarthrite caractéristique sur terrain HLA B27 (atteinte axiale avec sacro-iliite et atteinte périphérique avec oligoarthrite asymétrique). La deuxième observation est celle d’un homme ayant une spondylarthrite ankylosante tout à fait caractéristique et ayant développé sous etanercept un lymphome diffus de type B. Dans le cadre de ce lymphome, le patient a reçu un traitement lymphocytaire B déplétant par rituximab. Malgré cette déplétion lymphocytaire B avec 5 séries de rituximab, le sujet a conservé une activité périphérique et axiale de sa spondylarthropathie.
Bien qu’il ne s’agisse que de deux observations, les auteurs s’interrogent sur le rôle joué par les lymphocytes B dans la pathogénie de la spondylarthrite et bien sûr émettent des réserves concernant l’efficacité potentielle des stratégies antilymphocytaires B.
Date de publication sur "Rhumato.net" : 18-04-2008