Les anti-TNF ont-ils une action préventive sur la progression radiologique de la spondylarthrite ankylosante ?
par Franck GERALD | Oct 26, 2009 | Actualités
Relevé sur rhumato.net le 23/10/2009 – Rapporté par Véra Lemaire (Paris) d’après la communication : Do tumor necrosis factor antagonists prevent disease progression in ankylosing spondylitis? D. Van der Heijde – ACR 2009 – Philadelphie – 16-21 octobre 2009
Dans la spondylarthrite ankylosante les lésions structurales ostéo-articulaires comprennent les lésions destructrices d’érosion et les lésions ostéoprolifératives avec les calcifications des ligaments, les syndesmophytes, l’ankylose, ce qui la distingue de la polyarthrite rhumatoïde. Ces lésions, notamment de formation osseuse, sont au mieux mesurées par les radiographies, le scaner étant peu utilisable. L’IRM elle permet de voir les lésions inflammatoires, pas les syndesmophytes.
Le score mSASS (« modified Stoke AS spinal score ») mesure les lésions radiologiques en accordant un point à une érosion, un squarring ou une sclérose ; 2 points pour un syndesmophyte et 3 pour des ponts osseux complets. La mesure est faite par 2 interprètes indépendants. La cohorte de référence est la cohorte OASIS, non traitée par anti-TNF recueillie en 1996 dans 4 pays européens, les patients répondant aux critères modifiés de New York. Le score mSASS a été mesuré au départ et après 2 ans.
Les 3 anti-TNF (etanercept, infliximab, adalimumab) ont fait l’objet d’études contrôlées, pendant 24 semaines puis de phase d’extension avec le produit actif. Là encore le mSASS a été mesuré au départ et après 2ans.
Pour l’etanercept 257 patients ont reçu le médicament (étude Davis). Leurs caractéristiques démographiques étaient les mêmes que celles de la cohorte OASIS. L’activité de la maladie mais non pas sa sévérité était plus élevée. Le mSASS initial était le même. Après 2 ans il s’élevait de 0,91 avec l’etanercept et de 0,95 dans la cohorte OASIS. Il n’y avait pas de différence significative même si l’activité de la maladie était prise en compte. Pour l’infliximab (étude ASSERT) les résultats sont comparables : chez 291 patients le mSASS était à 0,9. Enfin avec l’adalimumab (étude ATLAS) chez 307 patients le mSSAS était augmenté de 0,9. L’effet des anti-TNF comme on le sait est spectaculaire sur l’inflammation. Mais dans 3 études il a été montré que le risque d’apparition des syndesmophytes est augmenté en cas d’inflammation préalable (par 3,5 ou 1,7 suivant l’étude), même si les nouveaux syndesmophytes sont rares apparaissant dans 3% à 8% des cas. Ils apparaissent beaucoup moins fréquemment lorsqu’il n’y a pas d’inflammation.
En ce qui concerne les AINS il y a une moindre augmentation du mSASS lorsqu’ils sont pris en continu (à 0,4) que lorsqu’ils sont pris à la demande (à 1,5).
Les anti-TNF sont efficaces dans la spondylarthrite ankylosante sur les signes cliniques, la fonction, la mobilité, la qualité de vie et sur la densité osseuse. Ils n’ont pas d’activité démontrée sur la formation osseuse, peut-être par ce qu’ils sont institués trop tard (?). Date de publication sur Rhumato.net : 19-10-2009
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