Les méthodes d’exploration et d’évaluation de la spondylarthrite ankylosante (SA) sont à l’honneur et de nombreuses études tentent d’établir clairement leurs degrés de précision et de fiabilité. En effet, la mesure du niveau de sévérité de cette maladie et de son impact sur la mobilité de la colonne vertébrale est un élément clé du suivi de la progression de la maladie, permettant de déterminer la prise en charge thérapeutique et d’évaluer l’efficacité du traitement. L’index composite BASMI (Bath Ankylosing Spondylitis Metrology Index) est utilisé de manière internationale autant en pratique clinique qu’en recherche pour évaluer la mobilité de la colonne vertébrale. Une équipe de kinésithérapeutes du nord-ouest de l’Angleterre vient de mener une étude pour explorer la fiabilité du score BASMI quand celui-ci est réalisé par des thérapeutes issus de différents centres. Il a été montré qu’il était possible d’obtenir une excellente fiabilité inter- et intra-observateur parmi des kinésithérapeutes venant de divers centres cliniques grâce à l’application d’un protocole unique d’utilisation de l’index BASMI, accepté par tous. Le contrôle de l’activité de la maladie peut aussi être réalisé grâce à deux autres outils souvent utilisés, l’index BASDAI et le score ASDAS. Le plus récent, le score ASDAS est fiable et reproductible, mais nécessite l’usage d’une calculatrice et devient ainsi difficile à utiliser en pratique clinique courante. Une équipe médicale argentine a décidé de développer une version simplifiée de ce score, intitulé SASDAS. Une étude vient d’être menée chez 86 patients et a montré que ce score possédait une excellente corrélation avec le score ASDAS (r=0.93), ainsi qu’une bonne corrélation avec l’index BASDAI. Les auteurs de cette étude ont donc pu démontrer que le score SASDAS était très bien corrélé avec les mesures cliniques conventionnelles de l’activité de la maladie, tout en étant facile à calculer et simple à utiliser en pratique clinique quotidienne. L’évolution progressive de la SA peut entraîner une perte complète des possibilités de mouvements de la colonne lombaire conduisant ainsi à un handicap fonctionnel majeur. La mesure de la mobilité vertébrale est importante afin de permettre de guider le traitement et de déterminer la façon qu’auront les patients à y répondre. Des médecins turcs ont comparé des techniques de mesure simples du degré d’amplitude de flexion de la colonne lombaire (la distance doigts-sol, le test originel de Schoeber, l’indice de Schoeber modifié et le test de Schoeber modifié modifié) à la radiographie conventionnelle. Ils ont observé que, même si les méthodes de mesures métriques avaient une excellente fiabilité intra-individuelle, la corrélation entre ces mesures et l’analyse radiologique était très faible. Il est à parier que de nouvelles études seront bientôt disponibles sur ce sujet, tant il suscite l’intérêt à la fois des chercheurs et des cliniciens. Dr Thierry Grivel 04.09.2012, article relevé sur "gnmhealthcare" |